J'en ai pas dormi de la nuit ;)
Lila,
Prédites en 1916, ces ondes déformant l'espace-temps ont été détectées pour la première fois.
Au paradis des physiciens, Einstein doit exulter de joie. Quel plus beau cadeau aurait-il pu souhaiter, pour le centième anniversaire de la publication de son article de 1916 prédisant l'existence d'ondes gravitationnelles, que l'annonce faite jeudi, à Washington, de leur première détection directe ? D'après les équations de la relativité générale qu'il avait formulées un an plus tôt, le mouvement de corps célestes particulièrement massifs et denses, comme des trous noirs, doit avoir pour conséquence de faire vibrer tout autour d'eux la trame même de l'espace-temps, un peu comme l'eau d'un étang se couvre de ridules concentriques lorsqu'on jette une pierre dedans. Ces ridules se propageant dans toutes les directions à la vitesse de la lumière se manifestent par une contraction et une dilatation de l'espace, faisant varier les distances. C'est cette variation extrêmement ténue qu'ont détectée les scientifiques travaillant sur l'instrument Ligo, installé aux Etats-Unis : une onde gravitationnelle partie des lointains confins de l'Univers a balayé - et traversé - la Terre.
Toute la communauté des astrophysiciens et des cosmologistes attendait fébrilement, jeudi, que s'ouvre la conférence de presse devant annoncer cette découverte capitale, mise dans tous les esprits par les rumeurs qui avaient circulé ces derniers mois. Ils n'ont pas été déçus. « Nous avons détecté des ondes gravitationnelles. On l'a fait ! » a lancé David Reitz, avant d'être salué par un tonnerre d'applaudissements.
Le cataclysme cosmique à l'origine du signal détecté par Ligo le 14 septembre 2015 s'est produit il y a 1,3 milliard d'années, à une époque où la vie multicellulaire commençait à peine à poindre dans l'océan primitif de la Terre. Quelque part dans le ciel austral, vers les Nuages de Magellan, deux trous noirs de 150 kilomètres de diamètre tournant l'un autour de l'autre se sont rapprochés progressivement jusqu'à finir par se heurter à la moitié de la vitesse de la lumière, et par fusionner. L'un des deux trous noirs faisait 29 fois la masse du Soleil, l'autre 36. Le trou noir unique résultant de leur fusion ne faisait « que » 62 masses solaires. Ce qui signifie que l'équivalent de 3 masses solaires a été libéré au moment du choc sous forme d'énergie : les fameuses ondes gravitationnelles. Après avoir voyagé 1,3 milliard d'années, ces ondes ont traversé la Terre. Mais la distorsion des longueurs qu'elles ont engendrée sur leur passage, et qui a été détectée par Ligo, a été plutôt discrète : moins de 1 millième du diamètre d'un proton !
Lila,
Prédites en 1916, ces ondes déformant l'espace-temps ont été détectées pour la première fois.
Au paradis des physiciens, Einstein doit exulter de joie. Quel plus beau cadeau aurait-il pu souhaiter, pour le centième anniversaire de la publication de son article de 1916 prédisant l'existence d'ondes gravitationnelles, que l'annonce faite jeudi, à Washington, de leur première détection directe ? D'après les équations de la relativité générale qu'il avait formulées un an plus tôt, le mouvement de corps célestes particulièrement massifs et denses, comme des trous noirs, doit avoir pour conséquence de faire vibrer tout autour d'eux la trame même de l'espace-temps, un peu comme l'eau d'un étang se couvre de ridules concentriques lorsqu'on jette une pierre dedans. Ces ridules se propageant dans toutes les directions à la vitesse de la lumière se manifestent par une contraction et une dilatation de l'espace, faisant varier les distances. C'est cette variation extrêmement ténue qu'ont détectée les scientifiques travaillant sur l'instrument Ligo, installé aux Etats-Unis : une onde gravitationnelle partie des lointains confins de l'Univers a balayé - et traversé - la Terre.
Toute la communauté des astrophysiciens et des cosmologistes attendait fébrilement, jeudi, que s'ouvre la conférence de presse devant annoncer cette découverte capitale, mise dans tous les esprits par les rumeurs qui avaient circulé ces derniers mois. Ils n'ont pas été déçus. « Nous avons détecté des ondes gravitationnelles. On l'a fait ! » a lancé David Reitz, avant d'être salué par un tonnerre d'applaudissements.
Le cataclysme cosmique à l'origine du signal détecté par Ligo le 14 septembre 2015 s'est produit il y a 1,3 milliard d'années, à une époque où la vie multicellulaire commençait à peine à poindre dans l'océan primitif de la Terre. Quelque part dans le ciel austral, vers les Nuages de Magellan, deux trous noirs de 150 kilomètres de diamètre tournant l'un autour de l'autre se sont rapprochés progressivement jusqu'à finir par se heurter à la moitié de la vitesse de la lumière, et par fusionner. L'un des deux trous noirs faisait 29 fois la masse du Soleil, l'autre 36. Le trou noir unique résultant de leur fusion ne faisait « que » 62 masses solaires. Ce qui signifie que l'équivalent de 3 masses solaires a été libéré au moment du choc sous forme d'énergie : les fameuses ondes gravitationnelles. Après avoir voyagé 1,3 milliard d'années, ces ondes ont traversé la Terre. Mais la distorsion des longueurs qu'elles ont engendrée sur leur passage, et qui a été détectée par Ligo, a été plutôt discrète : moins de 1 millième du diamètre d'un proton !